Triton, un boulet qui donne des ailes
Triton,
c’est une histoire incroyable entre un chien de la rue et deux voyageurs à
vélos qui détestent les chiens !
Finalement nous tentons un dernier essai. Micka donne son sac se trouvant sur ses sacoches à Pauline qui récupère ainsi près de 10kg et on met le chien sur les miennes qui offrent un espace plus plat Le chien s’en accommode et nous commençons enfin à avancer…
Nous trouvons un hôtel et nous disons que nous dormirons sous la tente au cas où Triton ne serait pas accepté dans la chambre. C’est un peu une tactique de requin, mais cela a marché pour ce soir : Triton dormira au chaud à nos côtés !
Jour 8 : nous dormons au milieu du salar sur une île habitée. Nous trouvons un carton plus grand ainsi qu’une peau de mouton. Son confort sur le vélo s’améliore. Il va garder cette niche ambulante qui devient son repère jusqu’au terminus du voyage.
Micka
s’est fait mordre par un berger allemand à l’âge de sept ans. Depuis, il a la
phobie des chiens bien que le temps fasse office de thérapie. En Argentine,
lors de nos premiers coups de pédales nous nous sommes faits attaquer. Micka a
dit à Pauline « c’est vraiment la pire espèce animale qui existe sur
Terre ». Elle n’est pas non plus la meilleure
amie des chiens, notamment à cause d’autres frayeurs vécues en Auvergne.
Tout
commence dans un petit village de l’altiplano bolivien à près de 4000m. Nous
nous arrêtons pour manger. Un chien vient renifler le peu de nourriture que
nous avons. Nous le repoussons et le chassons. Pauline va jeter des emballages
à la poubelle et le voilà qui revient au galop et souhaite s’amuser avec elle.
Nous partons. Le chien suit.
A
la fin de la journée nous lui donnons le nom de Triton pour déconner, le nom
d’un biscuit noir et blanc que nous a fait découvrir qui en mangeait tant et avec qui nous avons roulé un mois au Chili. Le chien
fait le pitre, enchaine les allers-retours, chasse tout ce qui bouge et s’amuse avec des bouts de tissus trouvés au
bord de la route.
Triton
nous suit jusqu’à notre campement, soit 20km de chevauchée environ. Alors que
nous établissons notre quartier, il chasse des ânes qui n’ont rien demandé et
obtient ainsi sa première réprimande de notre part…
Il
s’installe au bord de la tente pour la nuit. La température est négative et
nous sommes surpris de le voir à côté de la toile au petit matin. Nous pensions
qu’il aurait regagné la route et continué sa vie de vagabond. Il a en réalité
guetté tout la nuit et nous l’avons parfois entendu grogner contre divers
animaux de passage.
Nous
reprenons la route. La chance pour lui est que la piste est à la fois défoncée
et ne descend pas trop. Il peut ainsi nous suivre car notre allure est lente.
Nous croisons une dame travaillant dans un champ de quinoa. Elle veut le chien.
Nous lui disons que ce n’est pas le nôtre et qu’elle n’a qu’à le prendre. Elle
l’appâte avec de la nourriture et nous partons. Cent mètres plus tard, le voilà
en train de nous rattraper au galop. Après 35km, nous regagnons un village et allons
à l’auberge après deux semaines sans douche ! « L’hôtel » ne
souhaite pas qu’il dorme dans notre chambre, ni lui fournir une couverture pour
la nuit. C’est la seule et unique fois qu’il dormira dehors lorsque nous avons
logé à l’hôtel par la suite. Nous allons acheter de la nourriture dans le
village et il nous suit partout, entrant dans un premier temps dans les
échoppes puis attendant patiemment sur le perron. Il apprend vite !
Le
lendemain matin, il est exténué. Il ne peut même plus trotter et marche comme
un vieillard. Nous le laissons à l’auberge et pensons qu’il sera bien dans ce
petit village. Alors que nous sortons du village, le voilà gémissant derrière
nous. Nous nous arrêtons. Nous ne savons que faire.
Une grosse journée nous attend, il ne peut nous suivre. Nous récupérons un bout
de carton que nous mettons à l’arrière du vélo de Pauline. Nous mettons le
chien dessus. Mais il tombe ou bien il saute dès qu’une voiture passe. Ce n’est
pas gérable. Le village est toujours en vue et nous voulons le ramener.
Finalement nous tentons un dernier essai. Micka donne son sac se trouvant sur ses sacoches à Pauline qui récupère ainsi près de 10kg et on met le chien sur les miennes qui offrent un espace plus plat Le chien s’en accommode et nous commençons enfin à avancer…
Nous
avons ensuite un col à escalader et cheminons au pas ce qui nous permet de
laisser Triton marcher de nouveau, mais il n’est
pas en forme. Arrive alors la descente, nous remettons Triton sur mes sacoches
mais la route est chaotique et le chien tombe à plusieurs reprises. Nous sommes
obligés de le laisser marcher. Cela devient un cauchemar de le voir souffrir et
gémir dès que nous sommes trop loin devant. Nous l’attendons car le laisser là,
en plein désert montagneux à 4000m, équivaudrait à une condamnation à mort.
Après une ultime petite frayeur face à deux chiens fous furieux, nous arrivons
épuisés nerveusement à notre village étape.
Jour
4 avec Triton, nous cherchons une caisse en carton. Nous en trouvons une pleine
de fientes d’oiseau, mais cela fera très bien l’affaire. Nous l’arrimons sur le
porte bagage arrière de Pauline et je récupère mon sac. Nous trouvons aussi un
vieux pantalon au bord de la route que nous mettons au fond de la caisse. Pour
la première fois, nous arrivons à le transporter convenablement. L’histoire est
en marche…
Jour
5 et 6 : nous décidons de l’emmener à l’autre bout du salar d’Uyuni et
d’établir quelques règles de vie sans pour autant penser le garder. Il n’a pas
le droit d’aboyer, encore moins de mordre, et il doit s’assoir avant de manger.
La nourriture d’ailleurs, voilà un sujet de dispute (y compris entre) qui va
nous suivre jusqu’à la fin du voyage. Bien que maigre, Triton n’avale rien mis
à part de la viande et… des mandarines ! Deux choses difficiles à trouver
ici. C’est donc un système D qui se met en place. A chaque village traversé
(soit un par jour environ), nous cherchons dans les poubelles et les coins susceptibles d’héberger quelques os. Au jour 6 nous laissons Triton s’amuser à courir après les
vigognes toute la journée. Cela nous détend au cours d’une des pires journées
en Bolivie car nous faisons face à du sable puis de la tôle ondulée jusqu’au
soleil couchant. Nous arrivons aux portes du salar d’Uyuni.
Un peu de bac à sable avant le salar ! |
Nous trouvons un hôtel et nous disons que nous dormirons sous la tente au cas où Triton ne serait pas accepté dans la chambre. C’est un peu une tactique de requin, mais cela a marché pour ce soir : Triton dormira au chaud à nos côtés !
Jour
7 : une heure du matin, Triton urine dans la chambre. Nous le mettons
dehors à -5°C pour le reste de la nuit. C’est dur mais nous voulons l’éduquer.
Le matin nous le trouvons derrière la porte.
Grave
erreur de l’avoir laissé courir après les vigognes hier : il a des courbatures
si fortes qu’il ne peut même pas marcher. Ce n’est pas grave puisque nous
entrons sur le salar, une surface bien trop abrasive pour ses coussinets. Nous
le mettons au repos forcé pour deux jours dans son carton.
Jour 8 : nous dormons au milieu du salar sur une île habitée. Nous trouvons un carton plus grand ainsi qu’une peau de mouton. Son confort sur le vélo s’améliore. Il va garder cette niche ambulante qui devient son repère jusqu’au terminus du voyage.
Jour
10 : arrivés à l’autre bout du salar la veille, nous partons au milieu de
la nuit pour grimper le volcan Tunupa. Nous laissons au village Triton qui ne
s’aperçoit même pas de notre départ. De retour de notre ascension le soir, il nous fait une fête d’enfer. Nous
passons un cap en terme de complicité avec lui bien que nous le grondions fermement tous les jours dès qu’il fait une
bêtise. Triton respecte désormais l’interdiction d’entrer dans la tente et dort
sous l’abside de celle-ci dans sa caisse.
Jour
11 : nous décidons de parcourir de
nouveau le salar d'Uyuni… afin d’en rejoindre un autre pour le traverser
aussi ! Nous logeons le soir à l’hôtel dans un village où nous trouvons
pour la première fois de la viande à acheter pour Triton. Ce sera du lama ! A noter que Triton répond désormais à l’appel de son
nom.
Jour
12 : alors que nous reprenons la route, nous perdons le chien. Micka
retourne à l’hôtel et le retrouve sur le palier de la porte. Ouf ! Micka rejoint
Pauline. Triton se fait attaquer par deux chiens sous nos yeux et part dans une
rue. Micka essaie de le rattraper mais en vain. Il retourne à l’hôtel,
personne. Micka fait un premier tour de rue en l’appelant, personne. Il fait un
deuxième tour, toujours pas de Triton. Incroyable ! Nous sommes dégoutés
que cela se termine ainsi. Nous décidons de rester une nuit de plus et de
partir à sa recherche. Nous cherchons toute l’après-midi en vain. Nous
soupçonnons la gérante de l’hôtel qui a un comportement suspect. Plusieurs fois
elle nous avait demandé de le lui laisser. Nous craignons qu’il soit revenu à
l’hôtel et qu’elle l’ait enfermé quelque part.
Nous
tentons le tout pour le tout. Nous allons alerter les militaires puisqu’il y a
un détachement ici. Nous apprenons aussi qu’il y a une radio au village, alors
nous allons passer une annonce. Curieusement on nous demande si nous offrons
une récompense pour le cas où on nous le ramènerait. Bien sûr, nous refusons.
Nous nous couchons sans Triton, dépités, à la fois impuissant et avec le
sentiment de n’avoir pas fait assez attention.
Jour
13 : pas de Triton. Il a bel et bien disparu Nous nous rendons compte que
nous avons perdu un compagnon qui nous était cher. C’est la soupe à la grimace
au petit-déjeuner. Mais le mari de la gérante nous dit qu’il y a un chien en
bas de l’hôtel. Nous sommes au premier étage et allons à la fenêtre.
Incroyable, Triton est en bas ! Nous descendons comme des fous, Triton
entre dans l’hôtel, il saute partout pendant un quart d’heure ! Quelle
joie ! Nous prenons conscience qu’une histoire fabuleuse est en train de
naître. Nous repartons motivés comme jamais pour nous occuper de lui avec
l’espoir de lui trouver une bonne famille pour l’accueillir avant notre sortie
de Bolivie.
Jour
26 : nous quittons la Bolivie. Nombreuses ont été les personnes
insistantes nous ayant demandé de leur donner le chien, parfois même contre de
l’argent. Ne connaissant pas les motivations futures de ces individus à son sujet, nous avons à chaque fois refusé. Nous
ne le sentons pas en sécurité en Bolivie et craignons qu'on le vole voire qu'on
l'utilise dans un but lucratif.
Nous
arrivons à la frontière et souhaitons faire passer Triton malgré qu'il nous soit interdit de le faire. Il n’a aucun
papier, aucune vaccination…
Nous
arrivons au poste de sortie bolivien. Il y a une longue queue dans la rue au
milieu d’une marée humaine de gens à pied ou en vélo-taxi chargés à bloc.
Pauline fait la queue pendant que Micka garde les vélos. Le plan pour continuer
l’aventure avec Triton était de passer la frontière en le laissant gambader
derrière nous. Comme il nous suit toujours, nous aurions fait comme si ce
n’était pas le nôtre. Mais notre stratégie tombe à l’eau tellement il y a de
monde, Triton perdrait les vélos en moins de dix secondes.
Lorsque
Pauline a fait tamponner son passeport de sortie, elle
remplace Micka à la surveillance des vélos et Micka double tout le monde afin
qu’on identifie son visage et qu’on lui tamponne son passeport. Nous pouvons désormais
passer le pont et nous rendre cent mètres plus loin pour refaire le même cinéma
côté Pérou. Allons-nous dire adieu à
Triton ?
Nous
montons sur les vélos, Triton est à l’arrière dans son carton, nous passons la
frontière au milieu de la foule en espérant ne pas nous
faire épingler par la douane qui surveille. C’est bon, nous sommes de l’autre
côté de la rivière, avec le chien !
Nous
devons désormais passer l’immigration et la douane péruvienne. Une nouvelle
fois nous omettons la présence du chien. C’est bon, nous pouvons
circuler ! Nous sortons de la ville, une dernière frayeur nous attend avec
un contrôle policier que nous passons sans problème ! Triton est passé au Pérou
contre toute attente ! Ce chien est en train de devenir notre mascotte des
Andes. C’est un boulet qui nous donne au final beaucoup d’énergie ! Cela
fait 26 jours et près de 950km que nous voyageons avec lui. Il a parcouru
environ 400km en courant, le reste dans un carton minuscule et a passé de
nombreuses nuit à -5°C. Il ne bronche pas et nous suit sans relâche, même
sous-nutri. Ce chien est une force de la nature. De plus il apprend très vite
et respecte les règles que nous avons mises en place.
Jour
28 : nous arrivons sur la ville de Puno et tombons sur un contrôle
douanier. Ils nous demandent son passeport et ses vaccinations. L’heure est à
la négociation. Nous leur racontons l’histoire et disons que nous nous rendons
justement à Puno pour l’identifier et le vacciner. Ils nous laissent passer.
Nous avons la baraka !
Jour
30 : nous décidons de le ramener en France. Nous nous renseignons sur les
modalités. Nous faisons ses vaccins et lui mettons une puce électronique. Seul
problème, nous devons faire un titrage d’anticorps anti rabique trois mois
avant notre départ pour la France. Cela ne sert à rien de le faire maintenant
puisque nous venons tout juste de le vacciner contre la rage. Notre plan est de
faire ce dosage à Ayacucho, notre ville d’arrivée, même si nous ne serons pas
dans les délais. Nous le lavons aussi…Triton devient un beau gosse ! Nous
lui achetons une doudoune, avec nœud papillon rouge à pois blancs s’il vous
plait (nous n’avons pas trouvé plus soft), pour les nuits froides à venir.
Jour
43 : catastrophe, Micka écrase Triton ! En entrant dans le canyon
Colca, Triton se met en travers de sa roue avant. Micka ne peut l’éviter et lui
roule dessus. 120kg contre 4kg pour le chien. Triton crie puis gémit. Micka a
peur de lui avoir cassé quelque chose ce qui signifierait la fin de l’aventure
avec lui. Il saigne d’une patte et boite. Pauline se met à pleurer. C’est si
stupide ! Il ne semble pas avoir de fracture béante à première vue. Nous
testons sa marche, il arrive à se déplacer tant bien que mal. Nous désinfectons
la plaie et le mettons dans son carton.
Jour
44 : Triton n’a rien à part une plaie. Soulagement total !
Jour
50 : nous atteignons l’altitude de 5101m avec Triton, lequel a encore de
l’énergie pour courir après des vigognes ! Nous grimpons par la suite deux
autres cols à plus de 5000m.
Jour
74 : notre voyage à vélo se termine à Ayacucho. Nous allons chez le
vétérinaire pour faire le dosage des anticorps antirabique. Celle-ci n’existe pas au Pérou !
C’est peut-être au final à notre avantage… Nous aurons une excuse de ne pas
l’avoir faite ! Autre problème, les compagnies de bus refusent d’emmener
les chiens. Pour atteindre Lima, Pauline
part seule avec les deux vélos en bus, Micka la rejoindra plus tard en avion,
seul moyen d’emmener Triton avec nous.
Jour
76 : Triton voyage désormais en avion ! Pauline retrouve Micka et
Triton à l’aéroport de Lima où ils doivent patienter 17h avant notre vol. Ils attendent
la première étape qui est de sortir du pays avec le chien.
Jour
77 : 1h du matin, nous nous envolons pour le Canada, Triton est à nos
pieds !
Nous
arrivons à Toronto. Problème, nous n’avions pas prévu qu’on nous ferait passer
à la douane ici, ce qui nous vaut une grosse montée de pression. En effet, si
Triton venait à être mis en quarantaine ce serait une belle galère pour le voir
un jour parmi nous en France. Nous nous approchons donc d’un douanier et nous
lui notifions que nous sommes en transit ici et que nous allons bientôt prendre
notre vol pour Montréal, puis, que de là-bas nous nous envolerons directement
pour la France sans entrer sur le territoire canadien. Procédure normale ou
paresse du moment, le douanier ne regarde même pas les papiers du chien et nous
laisse passer ! C’est un grand soulagement ! Désormais Triton devrait
pouvoir poser le pied en France dans moins de 24h où, selon la règle en
vigueur, il devrait écoper d’une quarantaine de trois mois car nous ne sommes
en mesure de prouver qu’il est effectivement immunisé contre la rage. Trois
mois représentent une durée consensus maximale de l’apparition des symptômes de
la rage après exposition. Au-delà, on considère que l’animal est indemne.
Aéroport
de Montréal. Triton n’a pas uriné depuis 12h ! Normal puisque nous lui
avons interdit de le faire dans les milieux fermés. Micka essaie de l’inciter
en allant aux toilettes avec lui. « Allez Triton, fais pipi », la
situation est burlesque. Il ne fera rien. Tans pis, nous prenons un stock de
papier toilette, il fera quand bon lui semble. Ce moment ne tarde pas et Triton
se donne en spectacle devant tout le monde. Pipi puis enchainement sur une
belle bouse. Nous sommes définitivement classés dans le groupe des hippies
malpropres et mal éduqués. C’est aussi cela les bons moments du voyage, des
moments de complicité à trois pas forcément dans un cadre idyllique.
Jour
78 : nous sommes dans l’avion au-dessus de l’Atlantique. Triton est sage
comme une image, à nos pieds, dans sa cage réglementaire.
10h
du matin, nous arrivons à Lyon. Les hôtesses de l’air remarquent seulement à
notre descente d’avion que nous avions un chien ! Nous récupérons nos
bagages sans encombre.
La
liberté pour Triton est à quelques dizaines de mètres. Nous allons essayer de
le faire sortir sans passer par la douane. Micka prend un chariot et met la
caisse du chien sous nos deux grosses valises. Pauline prend un autre chariot
sur lequel les deux vélos empaquetés dans des cartons sont positionnés. Micka
part seul en éclairage repérer où se trouve la douane. Retour aux chariots et
petit débriefe : « la douane est sur notre droite quand on sort, on
attend qu’il y ait un flot de gens qui sortent, Pauline tu te mets à ma droite
avec les vélos pour me cacher ». C’est parti, nous passons devant la
douane, puis les portes automatiques s’ouvrent, nous continuons sur le parking
pour nous éloigner un peu… Ça y est ! Triton est définitivement
adopté !